dimanche 3 septembre 2017

COCATHEDRALE NOTRE-DAME DE BOURG-EN-BRESSE - AIN

Une cocathédrale est une église ayant le rang de cathédrale en dépit du fait que la ville n'est pas ou n'est plus le siège d'un diocèse. C'est ce qui s'est passé pour Bourg devenue siège d'un évêché de 1515 à 1530 puis déchue de cette prérogative au profit de Belley-Ars.
Par manque de financements, cette église a été construite lentement entre le XVIe et le XVIIe siècle. Sa façade reflète cet étalement dans le temps, car commencée en style Renaissance, elle fut achevée en style Classique.
                    

L'intérieur présente un simple nef centrale flanquée de deux collatéraux. C'est ce qu'on nomme un plan basilical sans transept.

Les piliers qui soutiennent la voûte s'envolent sans aucun élément pour y faire obstacle.
Au-dessus de l'entrée, se trouve un orgue monumental. A l'autre extrémité une abside est sans aucun doute l'ensemble le plus remarquable de cette église.






Plusieurs mobiliers sont particulièrement intéressants.
Tout d'abord la chaire, oeuvre du sculpteur Jean-Marie Fyot (ou Fiot). La légende prétend qu'elle a été créée à partir d'un seul chêne de la forêt de Seillon. Elle date de 1760 et on peut voir autour de la cuve les quatre évangélistes et sur le dossier Marie et les apôtres lors de la Pentecôte. L'abat-son est surmonté d'un Saint Michel de Michel Bontemps ajouté en 1845.
         




La chapelle Saint-Crépin et Saint-Crépinien, présente un vitrail datant de 1530. Offert par la confrérie des cordonniers, il représente une crucifixion et la vie et le martyr des deux saints patrons de cette profession.
Un diptyque offert par Nicolas Chichon en 1523, représente la Cène. Les personnages au premier plan sont la famille du donateur représentés en prière devant l'événement. Curieuse pratique, il y a aussi des peintures au dos représentant des scènes de la Passion, mais elles restent invisibles aux visiteurs.
          




Le choeur et l'abside représentent le principal attrait de cette église.
A l'entrée, on rencontre ce tableau qu'on dit miraculeux. En effet, d'après la légende, il aurait été trouvé dans le tronc d'un saule et transporté dans l'église paroissiale qui se trouvait à l'époque à Brou. Mais le tableau ne voulut pas y rester et repartit dans son saule. Après plusieurs allers et retours, on finit par construire une chapelle à l'emplacement qu'il avait choisi. A la fin du XVe siècle, la chapelle en question se révéla trop petite et on décida de construire l'église Notre-Dame actuelle. Le tableau y est donc toujours vénéré, ainsi que la vierge noire qui fut sculptée avec le bois du saule et qui se trouve dans la chapelle de la Vierge
    
On en arrive maintenant à ce qui fait la principale richesse artistique de cette église : les stalles
Elles auraient été créées entre 1511 et 1519 peut-être par Pierre Berchod dit Terrasson (auteur des stalles de la collégiale de Brou) à moins qu'il ne s'agisse de Pierre Mochet (auteur des stalles de Saint-Jean de Maurienne). Elles avaient été commandées par Marguerite d'Autriche (1480-1530) tante de Charles Quint et figure majeure de l'époque. Les sculptures représentent sur les murs, des saints et de généreux donateurs et sur les rangées de sièges des scènes variées de la vie quotidienne en Bresse.
    
                





 Les miséricordes (petits sièges pliants qui permettent aux moines de se reposer pendant les offices interminables) sont ornées de figures parfois humoristiques et caricaturales.


L'abside est éclairée par trois hautes verrières datant de 1872, oeuvres de Eugène Oudinot (1827-1889).
Elles présentent des épisodes de la vie de la Vierge.








D'autres vitraux, oeuvres d'André Auclair de factures récentes rendent hommage aux morts de la Première Guerre Mondiale et aux martyrs lyonnais de 177.
Face à ceux-ci on peut découvrir des vitraux créés par Jacques Le Chevalier.

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