mercredi 24 février 2016

CANAL SAINT MARTIN - PARIS - Xème arrondissement.

Long de 4,5 km, le canal Saint-Martin traverse le Xe arrondissement reliant le bassin de La Villette (voir ici) au port de l'Arsenal.
En 2016, du 4 janvier au 4 avril, il est l'objet de travaux d'entretien qui ont amené à le vider quasi-complètement. Il s'ensuit quelques clichés qu'on ne pourra pas refaire de sitôt.

Ci-dessous, vue depuis le pont près du square des Recollets, à l'endroit où il sort de son virage. Ce virage est dû au parcours emprunté pour éviter l'hôpital Saint-Louis.
 Là, une écluse sous les échafaudages.
Vue de l'aval depuis l'écluse des Récollets.
Avant de devenir souterrain, le canal passe par l'écluse du Temple.







A partir du mois d'avril 2016, le canal retrouvera son aspect habituel : il y aura à nouveau de l'eau et peut-être aussi des feuilles aux arbres.


Profitons d'être à ce point, au coin du Faubourg du Temple et des quais de Valmy et de Jemmapes, pour voir ce qu'il y a au niveau du sol. -
La canal s'enfonce sous le square Frédérick Lemaître (1800-1876), qui rend hommage à un acteur de talent dont Pierre Granet (1842-1910) a sculpté le buste en 1898.

Face au comédien, de l'autre côté du Faubourg du Temple, se trouve un autre hommage à un personnage typique du Paris du XIXe siècle : la Grisette. Cette statue est due à Jean-Bernard Descomps (1872-1948). Elle représente donc une jeune femme en 1830, ouvrière ou petite main (ici en l'occurrence, fleuriste), qu'on nommait grisette parce qu'elle portait des vêtements gris.
La grisette était une petite personne plutôt fraîche et jolie qui ne gagnait pas grand chose par son métier et se trouvait contrainte à la prostitution occasionnelle. Le mieux qui pouvait leur arriver, c'était de se faire épouser par un homme assez aisé. Mais elles couraient le risque de se retrouver sous la coupe d'un souteneur ou de tomber malade, voire enceinte et de mourir dans l'arrière-salle d'une faiseuse d'anges. Elles ont inspiré des auteurs comme Balzac, Flaubert ou les Goncourt.

dimanche 21 février 2016

PLAFOND DE L'OPERA GARNIER - PARIS - IXème arrondissement.

Pendant la période où Charles De Gaulle a été Président de la République, André Malraux (1901-1976) a été son ministre de la culture. Il a eu tout le temps de créer ou de transformer ce domaine où la France se devait de briller.
Evidemment, parmi tout ce qu'il a fait durant son ministère, il y a eu des décisions qui ont fait polémique. Une de celles-ci a été de demander à Marc Chagall de décorer le plafond de l'Opéra de Paris (à l'époque, il n'y en avait qu'un).
Et pourtant! Lorsqu'on se trouve dans la grande salle de spectacle de l'Opéra Garnier, on ne peut être que stupéfait du résultat.
Au milieu des sculptures pesantes et des ors lourds, brille une fenêtre sur le paradis de la Musique.

Marc Chagall (1887-1985) avait eu du mal à se décider à accepter ce travail difficile qu'il finit par attaquer en 1963. Le nouveau plafond fut inauguré en septembre 1964 malgré de nombreuses oppositions.
L'artiste a organisé son oeuvre en cinq parties de couleurs différentes chacune attribuée à deux compositeurs. Ainsi le bleu est dédié à Mozart et Moussorsky, le vert à Wagner et Berlioz, le rouge à Ravel et Stravinski, le jaune à Tchaïkovski et Alfred Adam, enfin le blanc à Debussy et Rameau.
         
Le centre de la composition reçoit un décor indépendant des autres et est attribué à d'autres musiciens comme Beethoven, Verdi et Bizet
Ce décor donne de la légèreté à ce qui l'entoure à commencer par l'extraordinaire lustre de 8 mètres de haut et d'un poids d'au moins 7 tonnes.


Le décor général de la salle a aussi besoin d'un peu de légèreté en dépit de sa qualité comme on peut s'en apercevoir avec les photos ci-contre.


vendredi 19 février 2016

EGLISE SAINT JEAN BOSCO - PARIS - XXème arrondissement

79, rue Alexandre Dumas.

Cette église a été édifiée entre 1933 et 1937 à la demande du cardinal Verdier archevêque de Paris. Ce dernier qui voulait implanter des églises dans les quartiers ouvriers, créa les "Chantiers du Cardinal". Cette institution perdure encore à ce jour.
L'aspect extérieur de Saint Jean Bosco n'est pas engageant. Construite par l'architecte d'origine roumaine Dumitru Rotter (1878-1937), de style art-déco, elle est en béton armé et inspirée de l'oeuvre d'Auguste Perret (1874-1954).
On y accède par un court escalier qui mène à un perron où se trouve une statue du saint patron de l'église par Georges Serraz (1883-1964).
Jean Bosco (1815-1888) était un prêtre italien qui a consacré sa vie à l'éducation des jeunes pauvres et a fondé la congrégation des Salésiens (le mot Salésien venant de Saint François de Sales). Il a été canonisé en 1934.
        




Quand on pénètre dans l'église, l'austérité extérieure disparaît surtout quand la lumière du soleil réveille les couleurs des très beaux vitraux. La nef aux murs légèrement inclinés avec ses arc-boutants bien marqués procure une impression de protection.
De part et d'autre de la porte d'entrée se trouvent deux statues représentant Saint Antoine de Padoue et Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, dues à Georges Serraz et Yvonne Parvillée.
             

Les décors ont tous été dessinés et parfois réalisés par l'atelier Mauméjean Frères. Dans la famille Mauméjean on est maître verrier, céramiste et peintre de talent de père en fils.


Le baptistère est orné d'une mosaïque représentant la vie de Saint Jean Baptiste par Charles Mauméjean (1888-1957) et pourvu d'une cuve baptismale portant une céramique. La grille qui le ferme est décorée de cabochons de céramique. C'est une oeuvre du ferronnier d'art Paul Kiss (1895-1962).



Les transepts accueillent chacun un autel, l'un dédié à Jean Bosco, l'autre à la Vierge sous le vocable de Marie Auxiliatrice. Il reçoivent des retables de mosaïque très ornés. Celui de Jean Bosco montre le cardinal Verdier présentant le saint patron de l'église. De l'autre côté, la Vierge est présentée dans ses interventions apportant la victoire sur les Ottomans en 1571 à Lépante et en 1683 à Vienne. Ils sont surmontés de très beaux vitraux d'Antoine Bessac (1898-?) autre descendant d'une illustre lignée d'artistes verriers.
                  

L'art du vitrail ressuscité avec l'art-nouveau, a continué d'intéresser les artistes du XXe siècle et en particulier ceux de l'art-déco. On a ainsi dans cette église de très belles réalisations qui montrent différents saints. Tels Geneviève, Jeanne d'Arc, ou Thomas le Zélote (représenté avec l'instrument de son supplice : une scie. Toujours ce goût morbide pour les souffrances des martyrs).
                        



Le vitrail le plus spectaculaire est celui du choeur. Il est situé derrière le maître-autel.
Il est d'Antoine Bessac. On remarque la différence de style entre les vitraux réalisés par ce dernier (faits de petites lamelles de verre) et ceux dus à l'atelier Mauméjean plus dépouillés.





 Il y a aussi une abondance de fresques murales tant dans le choeur, autour de celui-ci, qu'au plafond.
Elles sont dues aussi à l'atelier Mauméjean.









Autre mobilier remarquable : la chaire également oeuvre des Mauméjean. Elle est en marbre et ornée de mosaïques.









L'orgue provient du facteur Bernard Dargassies en 1991.










Dernière curiosité, ces confessionnaux transformés en vitrines pour exposer des vêtements et objets sacerdotaux. La photo de gauche montre une bannière portant l'inscription "Patronage Sainte Anne". C'est en effet l'institution qui se trouvait à l'endroit où on a construit l'église.
               


vendredi 12 février 2016

CATHEDRALE NOTRE-DAME DE CRETEIL. (VAL-DE-MARNE)

Créteil devint le siège d'un diocèse en 1966. Une église fut construite en 1978 par l'architecte Charles-Gustave Stoskopf (1907-2004) et fut consacrée cathédrale en 1987.
En 2009, l'évêque, monseigneur Santier souhaita que cet édifice fut agrandi. C'est ainsi que la nouvelle cathédrale vit le jour et fut inaugurée le 20 septembre 2015.
Elle est l'oeuvre de l'agence Architecture-Studio et a été implantée sur l'emprise précédente gardant ainsi la forme au sol d'un poisson, symbole des premiers chrétiens.
La nouvelle cathédrale se présente sous la forme de deux coques, qui symbolisent deux mains en prière, séparées par une verrière.
La voûte s'élève à 22 mètres et la vêture extérieure est faite de lattes de sapin de douglas traitées en gris afin de conserver une couleur uniforme en dépit des intempéries.
Le clocher détaché du bâtiment est haut de 40 mètres et supporte les trois cloches qui furent offertes et installées dans les années 1980. La flèche est en acier et recouverte de bois.
Le parvis a été conservé tel qu'il existait dans l'installation précédente. Il a reçu une sculpture de Benoit Mercier qui symbolise l'accueil du Christ.        

       




Si, vue de l'extérieur, la construction ne laisse pas indifférent, on est encore plus surpris lorsqu'on pénètre à l'intérieur.
Recouvertes de 64 arcs en épicéa lamellé-collé, les deux coques sont séparées par la verrière. Celle-ci est due à Udo Zembok artiste plasticien allemand né en 1951. Elle est constituée de 57 pièces de verre. C'est stupéfiant de lumière et d'harmonie.
   
La forme en hémicycle permet aux fidèles de se tenir autour de l'autel. D'autre part, la hauteur de l'édifice a permis l'installation d'une mezzanine sur laquelle est installé l'orgue. Celui-ci est dû à Curt Schwenkedel sur des plans de Jean Langlais et Gaston Litaize. Provenant de l'association Valentin Haüy, il a été aménagé pour la cathédrale par Bernard Dargassies.
L'autel et l'ambon sont l'oeuvre de Vincent Giro. L'autel renferme des reliques des martyrs Agoard et Aglibert qui auraient évangélisé la région au IVe siècle.
   


La Vierge en bronze est l'oeuvre de Françoise Bissara-Fréreau et les sièges (dont celui de l'évêque) sont de la plasticienne Anne Bernot.








Face à l'autel se trouve un oratoire placé devant la porte solennelle. Il est composé d'une colonne qui supporte le tabernacle de bronze de Françoise Bissara-Fréreau, orné de personnages en demi-relief. Au pied de cette colonne a été placé le tombeau des évêques sous une dalle de marbre. Devant se trouvent les fonds baptismaux sous forme d'une cuve soutenue par un socle de marbre, oeuvre d'Anne Bernot. Les vitraux de part et d'autre de la porte proviennent de la précédente cathédrale et sont du maître verrier Michel Guevel.