mardi 2 août 2016

OYE - SAÔNE-ET-LOIRE.

Située dans le Brionnais, voici une petite commune de 300 habitants environ qui se révèle riche d'un patrimoine exceptionnel.
On y compte en effet deux châteaux, une église ancienne et une chapelle magnifique qui pourrait dater du 14e siècle, mais dont la notoriété remonte au 17e siècle. On y trouve également un charmant petit musée (gratuit) qui regroupe à la fois des outils agricoles et des photographies anciennes, ainsi qu'un monument plus moderne datant de 2001.

 Les visiteurs qui arrivent sur la place du village découvrent d'un seul coup l'église, la mairie, le château d'Oyé et le musée.
L'église paroissiale vouée à Saint Jean-Baptiste ne garde en apparence de son origine romane que le haut de son clocher percé de baies géminées.


 Le château d'Oyé qui lui est accolé date des XVe et XVIe siècle. Il n'a conservé qu'un corps de logis flanqué de deux tours rondes coiffées de toits coniques et d'une tour escalier octogonale. Cette tour est la plus pittoresque avec ses fenêtres et sa porte à meneaux.





 Le musée regroupe dans une cour, derrière son bâtiment, des instruments agricoles et une exposition permanente de photographies datant du début du XXe siècle.



Ces photographies sont l'oeuvre de Jean Billon (1886-1940) qui avait acheté un appareil chez Manufrance et en était passionné. Il devint le photographe du village et des événements qui s'y déroulaient. Sa réputation franchit même les limites de sa commune à une époque où la photo n'était guère démocratisée. Les plaques furent retrouvées dans le grenier de la maison familiale et restaurées par le club photo de Mâcon.
                         

L'autre château est celui de Chaumont. Il date des XVIe et XVIIIe siècles. Il appartient depuis 1818 à la famille du Marais.







Un autre monument, moderne celui-ci, rend hommage aux éleveurs de bovins qui auraient créé la race charolaise ici, à Oyé. Cette oeuvre est due à Michelle Radix, s'appelle "Genèse" et date de 2001.








La chapelle de Sancenay est située à environ 2 kms du bourg. Elle aurait été construite au XIe siècle lorsque le domaine de Circaud passa à la famille de Semur. A deux cents mètres, au milieu d'un champ, on aperçoit les derniers vestiges du château de Circaud.
Fort heureusement, la chapelle est bien entretenue et conserve tout son lustre. Après une première restauration au XVe siècle, elle le fut à nouveau au XVIIe par Catherine Chauvigny de Blot, épouse de Laurent de Tenay, le nouveau propriétaire.
Appelée chapelle des Blancs, elle serait aujourd'hui encore l'objet d'un pèlerinage. Les Blancs sont les fidèles qui ayant poursuivi le culte en famille pendant la Révolution, refusèrent également le concordat de 1801 et continuèrent de pratiquer leur religion selon les anciennes pratiques. Ils constitueraient encore actuellement un groupe qui se mêle peu aux catholiques fidèles au Pape. Ce phénomène propre au sud de la Bourgogne tendrait malgré tout à disparaître progressivement suivant en cela la tendance à la déchristianisation de l'Occident.

L'aspect extérieur de la chapelle n'a rien de particulier.


C'est en y pénétrant qu'on découvre tout l'intérêt qu'elle présente.






D'un côté, l'autel dominé par une statuette de la Vierge et un tableau présentant son couronnement; de l'autre, la tribune, mais surtout et avant tout, ce magnifique plafond constitué de 120 panneaux de bois peint.

L'auteur de cette oeuvre s'appelait Abram Graffe et était hollandais. Le plafond est voué au culte marial, comme le montrent les monogrammes de la Vierge et du Christ. Au centre, figure un blason et les monogrammes de Catherine de Chauvigny et de Laurent de Tenay, son époux.



D'après les études qui en ont été faites, ce  plafond n'aurait pas été destiné à la chapelle, car on peut voir des traces de sciages à certains endroits qui montrent une adaptation à son installation dans ce bâtiment.
Un autre élément intéressant est la Vierge qui se trouve au-dessus de l'autel. Elle ne serait qu'un morceau de bois qu'on a habillé et sur lequel on a posé une tête. Sur le corps, elle porte cette inscription : "1668 dans ce bois l'image de ND a esté renfermé qui est si ancien qu'on ne scay quand a commencé la dévotion ni peut scavoir".
                    

De nombreux ex-voto témoignent de la ferveur des fidèles qui prièrent pour leurs proches partis en guerre. Deux d'entre eux sont plus remarquables; un tableau naïf représente des femmes en train de prier. L'une d'elles tient une fillette sur ses genoux. Cela se passait en juillet 1856, Louise était paralysée et presque morte quand elle demanda à être amenée dans la chapelle. Après quelques instants, elle reprit vie et se mit elle-même à prier, puis sortit de la chapelle pour y revenir et prier à nouveau.  On ne sait pas ce qu'elle devint plus tard.
Une paire de béquilles appartenait à Marcel Ravaud qui lui aussi quasi paralysé fut guéri en se rendant à la chapelle. Il finit sa vie comme garagiste à Chauffailles.
      



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