mardi 22 décembre 2015

LA COLONNE ASTROLOGIQUE - PARIS - Ier arrondissement.

Appelée aussi Colonne Médicis, située rue de Viarmes, cette étrange colonne est le dernier vestige d'un palais que s'était fait construire la reine Catherine de Médicis.
En 1572, cette reine sur une prévision d'un de ses astrologues, décida de déménager pour habiter ce nouvel hôtel qu'elle chargea Jean Bullant de construire.
Il occupait un périmètre assez vaste qui avait avant cela été le siège d'un autre hôtel construit au 13e siècle pour Jean II de Nesle. Louis IX en ayant hérité, il passa de mains en mains au sein de la famille royale.
L'hôtel de la Reine Catherine reçut à sa demande cet étrange construction faite d'une colonne creuse de 31 mètres de haut dont le fut est dorique et le sommet toscan.
Sans en être totalement sûrs, les historiens s'accordent à penser qu'elle était destinée a observer les astres pour en déduire des prédictions astrologiques.

Catherine de Médicis a été une reine tantôt vivement critiquée, vilipendée, haïe et tantôt admirée pour son sens politique. Mariée à quatorze ans en 1533 au deuxième fils du roi de France, elle mettra du temps à procréer et n'accouchera d'un garçon qu'en 1544. Entre temps, elle est devenue Dauphine. Elle devient reine en 1547, et du fait de la mort prématurée de son mari Henri II, puis de son fils aîné François II (1560), régente du royaume. C'est à ce moment que sa vraie personnalité se révèle. Elle exerce un pouvoir modéré loin de la légende que lui ont tissés ses détracteurs. Il est pourtant attesté qu'elle ait été l'instigatrice du massacre de la Saint Barthélémy en 1572. En 1574, son fils préféré Henri III monte sur le trône, mais elle reste très influente. Elle meurt en 1588, après avoir donc habité son hôtel pendant 14 ans. 
Elle y entretint un entourage composé de nombreux membres dont le célèbre escadron volant qui comprenait 86 dames d'honneur. Ces jeunes personnes sont suivant les historiens considérées tantôt comme des espionnes prêtes à payer de leur personne pour obtenir des renseignements, tantôt comme une cour de charme aux moeurs rigoureuses simplement destinée à mettre de la courtoisie dans les contacts avec les hommes de guerre plutôt brutaux.

L'hôtel passa ensuite au comte de Soissons qui lui donna son nom puis à Thomas de Savoie, duc de Carignan. Victor-Amédée de Savoie en hérita mais ruiné par la banqueroute de Law, dut le vendre en 1740. La prévôté de Paris, nouveau propriétaire le détruisit en 1748 (ou 1749), sauf la colonne qui échoua à l'écrivain Louis Petit de Bachaumont (1690-1771) qui l'offrit à la ville de Paris.

Curieuse destinée que celle de cette colonne, qui resta en place lorsqu'on construisit la Bourse du Commerce juste à côté et en dépit de tous les aménagements qui ont bouleversé le quartier des Halles.
Elle comporte un escalier de 147 marches qui permet de monter au sommet, ce que fit certainement l'astrologue Cosme Ruggieri (?-1615), le favori de la Reine.






A son pied se trouve une plaque portant une inscription en latin. « In basi turris hujus e regiarum ædium reliquiis exstantis quod insigne opus a Johanne Bullant architecto anno post JC 1572 ædificatum anno autem 1749 destructum ut in frumentarias nundinas conversum sit utilitati civium et hujusce fori ornamento præfectus et ædiles fontem instauravirunt anno MDCCCXII ».
Au dessus de l'inscription figure les armes de la ville de Paris.




Au sommet, on aperçoit une sorte de cage en fer. Certains y voient un symbole ésotérique. Peut-être ne faut-il y voir qu'un décor complétant à merveille cette construction assez mystérieuse qui continue à intriguer les amateurs d'histoires étranges.







Cette colonne est adossée à une construction beaucoup plus importante qui date de 1889, la Bourse du Commerce évoquée plus haut. Ce bâtiment rond est bordé par la rue de Viarmes qui épouse sa forme.  





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