samedi 15 novembre 2014

A propos d'EMILE ZOLA - IIème et IXème arrondissement.

Le 12 janvier 1898, Emile Zola, écrivain largement reconnu ayant remporté de nombreux succès journalistiques et littéraires, ulcéré par l'affaire Dreyfus, dépose au journal l'Aurore, un article qu'il remet à Georges Clémenceau. C'est le célèbre "J'accuse" qui paraîtra le lendemain, 13 janvier.
Les bureaux du journal se trouvaient à l'époque au 144, rue Montmartre dans des locaux qui avaient appartenu auparavant au journal La France. L'Aurore avait été créé en 1897 par Ernest Vaughan et dirigé par celui-ci et Georges Clémenceau.
L'immeuble avait été bâti par l'architecte Ferdinand Bal en 1883. Les sculpteurs Louis Lefèvre et Ernest Hiolle sont les auteurs des atlantes et cariatides qu'on peut voir sur la façade. Evidemment, l'occupation des locaux est moins prestigieuse aujourd'hui mais certainement plus pratique pour les habitants du voisinage.
 
Il s'ensuivit pour Zola un procès en diffamation qu'il perdit et il fut condamné à un an de prison et à verser des dommages et intérêts aux experts de l'affaire Dreyfus. Cette dernière condamnation s'élevait à trente mille francs. Sur les conseils des ses proches, l'écrivain s'était enfui à Londres au soir du procès. Il resta onze mois en exil. Il ne reviendra que le 4 juin 1899 après avoir été réhabilité. 
En attendant, au mois d'octobre 1898, la condamnation fut exécutoire. On mit donc aux enchères ses biens, c'est-à-dire le mobilier de l'appartement qu'il occupait au 21 bis rue de Bruxelles. Dès le début de la vente, une petite table est présentée; une enchère claque : "trente deux mille francs". C'est Eugène Fasquelle, l'éditeur d'Emile Zola qui prend à sa charge le paiement des dommages.
             
11 octobre 1898, vente publique des biens d'Emile Zola
C'est dans cet appartement de la rue de Bruxelles qu'Emile Zola trouva la mort le 2 septembre 1902. Son décès fut causé par les émanations toxiques d'un feu dans la cheminée de la chambre des époux. L'épouse d'Emile, Alexandrine survécut. On ne sut jamais si cette mort fut accidentelle ou si c'est un de ses nombreux ennemis qui l'avait provoquée. 
D'abord enterré dans le cimetière Montmartre, son corps fut transféré au Panthéon en 1908.
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A noter que l'immeuble de l'Aurore évoqué plus haut, fait le coin avec la rue du Croissant. Juste en face, se trouve un café tout aussi historique qui fut le théâtre d'une tragédie. Le 31 juillet 1914, c'est dans le café du Croissant alors que Jean Jaurès dînait en compagnie de collaborateurs, qu'un individu nommé Raoul Villain lui tira deux balles de pistolet; l'une se perdit dans une boiserie, l'autre tua Jaurès sur le coup.

2 commentaires:

  1. Plein de détails passionnants que je ne connaissais pas. Merci pour tout ça.
    As tu déjà mangé un croissant dans le café du Croissant au coin de la rue du Croissant ? Il paraît qu'ils ne sont pas villains...

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    1. Je crois comprendre pourquoi Jaurès a été assassiné; en le croisant, jauré fait la même chose. C'est pas vilain non plus, ça!
      Sinon, merci pour ces compliments; si je t'ai intéressée, j'ai au moins atteint mon objectif.

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