mardi 3 décembre 2013

DOMAINE DE RENTILLY à BUSSY-SAINT-MARTIN (Seine-et-Marne)

Ce domaine comprenant un château entouré d'un parc date du XVIe siècle. A l'origine, c'était une seigneurie qui englobait le village voisin. Depuis, il a connu de nombreux propriétaires et subi de nombreuses modifications.
Créé par l'avocat au parlement Jean Bourdereul, il passe à Jean de Ligny, secrétaire d'Henri IV. A la fin du XVIIe siècle il est la propriété de la petite-fille de ce personnage, la princesse de Furstenberg, qui elle-même le cède au marquis de Thomé. Il reste dans cette famille jusqu'en 1820 où il passe à Isaac Thuret, consul des Pays-Bas qui offrit au domaine une période de grand faste.
Isaac Thuret à la fin de sa vie est obligé de vendre Rentily en viager à Ernest André qui entre en possession en 1851. Ce jeune baron-banquier protestant transforme le château en le surélevant, lui ajoutant des ailes et des clochetons. En 1863, son fils Edouard André en hérite. C'est un fervent amateur d'art marié à Nélie Jacquemart. Ce couple est à l'origine du musée parisien prestigieux qui porte leur nom et qui a été installé dans leur hôtel particulier du boulevard Haussmann.
En 1890, Edouard André vend ses biens de Bussy et Lognes à Gaston Menier, célèbre industriel chocolatier. (j'en ai déjà parlé ici à propos des hôtels particuliers de la famille). Au cours des décennies suivantes, des modifications plus ou moins importantes sont apportées, quoique le parc ne subissent pas de changements.
Occupé pendant la seconde guerre mondiale par des gardes mobiles, ceux-ci passèrent en août 1944 à la Résistance et les Allemands en représailles incendièrent le château. Ce n'est qu'en 1954, que Jacques Menier le fit reconstruire dans un tout autre style beaucoup plus sobre.
Le domaine passa en 1987 à l'établissement EPAmarne (chargé de l'aménagement de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée) qui voulut y installer un centre d'affaires. La résistance des riverains au projet fit que le domaine resta à l'abandon jusqu'en 2003. Là, il connut enfin la réhabilitation grâce à la Communauté de Communes de Marne et Gondoire. Un centre culturel a été installé et depuis 2005, le public est admis à se promener et admirer les arbres séculaires du parc et d'autres plus jeunes.
Les travaux ne sont pas terminés ainsi qu'on le verra plus bas.

L'imposant portail nord est flanqué d'un charmant pavillon de style Louis XIII, construit par les Menier. Les piliers sont ornés de sculptures datant de 1702, à gauche Ariane et Bacchus par Corneille Van Cleve (1645-1732), à droite Vertumne et Pomone par un des frères Coustou (peut-être Nicolas 1658-1733).



Sitôt franchi la grille, on découvre de nombreux arbres majestueux.
Ici, des pins gigantesques, des cèdres de l'Atlas et des feuillus qui changent de couleur à l'automne.

 
     
 Un ginkgo biloba arbore une livrée dorée qui donne raison à ceux qui l'ont appelé l'arbre aux quarante écus, même si sa couleur n'est pas l'origine de ce surnom.







Il y a aussi d'imposants séquoias qui, même s'ils ne sont pas comparables aux spécimens millénaires d'Amérique, n'en sont pas moins impressionnants. Particularité surprenante, leur écorce, malgré un aspect rugueux est en réalité très douce au toucher.
                           
On ne peut manquer les jeunes arbres, charmes ou érables qui ont été plantés depuis quelques années seulement et qui montrent en ce mois de novembre, un feuillage haut en couleur.


 Revenons aux bâtiments et d'abord le château, ou du moins ce qu'il en reste, car comme je le disais plus haut, les travaux se poursuivent. Il s'agit de transformer cet édifice en centre d'art contemporain. Voilà où nous en sommes en novembre 2013 et ce qu'il devrait devenir après quelques mois.

Heureusement, les autres constructions gardent une figure moins avant-gardiste. Tel ce curieux pavillon construit pour le gardien et qui conserve le nom de son premier occupant : Carcat.
C'est Gaston Menier qui le fit construire en 1910 dans ce style normand assez étrange en Brie.







Les communs sont constitués de plusieurs bâtiments dont celui de droite montre de faux colombages afin de ressembler au pavillon du gardien. Il y avait là un bain turc avec sa chaufferie, et aussi une remise pour les véhicules. Aujourd'hui, toutes ces constructions son vouées aux expositions artistiques.

On ne peut oublier l'Orangerie, très jolie construction qui jadis abritait les arbres exotiques pendant la saison froide et qui aujourd'hui accueille une belle bibliothèque vouée aux arts.


3 commentaires:

  1. Très romantique ! Et quels arbres... de quoi faire des stages entiers d'aquarelle en plein air !

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  2. J'aime particulièrement le gingko et le séquoia. Nous t'attendons pour faire des stages chez nous.

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  3. Je suis amoureuse des ginkgos... mais pas de leurs fruits, qui sentent abominablement mauvais !

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